SECOURS PARAPENTE MODE D’EMPLOI

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19 C’est le nombre de fois où j’ai fait secours depuis que je vole (1989)
Et je ne parle pas des fois où j’aurais du faire secours avant. Mais comme je n’en avais pas…
1ère fois dans les Pyrénées à Accous il y a très longtemps sur autorotation. Aucun bobo
2ème fois en SIV à Annecy sur cascade d’incident. Plouf..
3ème fois en Normandie en Biplace sur 4 ème tour de tumbling raté… Toute petite entorse cheville pour passager
4ème fois Au dessus de l’eau à Léry-pose suite hélico raté. Plouf
5ème fois comme passager biplace avec Alain ZOLER pour homologation secours biplace type rogallo. Plouf
6ème fois comme passager biplace avec Alain ZOLER pour confirmer le taux de chute. Plouf
7ème fois comme passager biplace avec Alain ZOLER pour homologation parachute hémisphérique (instable…) Plouf
Et de nombreuses autres fois pour différents tests.
A chaque fois j’ai appris. Et j’ai encore envie d’apprendre. Je dois être un peu maso car j’ai eu beaucoup de plaisir avec Alain que je remercie pour tous ces moments enrichissants.

Cela fait plusieurs années que j’accueille des pilotes sur des stages de pilotage sur la base de Léry-poses à côté de Rouen. J’essaie chaque fois d’inciter les pilotes à vivre l’expérience de l’usage du parachute de secours car je suis convaincu par les bénéfices obtenus.
Et bon sang que c’est dur de faire évoluer les choses.
Sur la connaissance du matériel et son utilisation.
Voici quelques p’tites phrases entendues chaque semaine :

« J’ai un parachute de secours mais pas envie de m’en servir »
« Je ne sais pas quelle taille c’est, de toutes façons, j’ai pas vraiment envie de l’ouvrir »
« C’est un petit car il est moins cher et plus léger »
« De toutes façons, il y a très peu de chances d’avoir à s’en servir »
« Je ne fais pas d’accro et suis un pilote prudent »
etc…
Lors de stages SIV, on entends tout et son contraire sur l’usage du parachute de secours.
Il apparait clairement qu’il y a un manque d’informations et, ou de formation sur le sujet.

ET SI NOUS DECORTIQUIONS LA PROCEDURE ?

1) Prise de décision
Celle-ci doit être rapide et justifiée donc avec grande lucidité en fonction de tous les éléments extérieurs.
– Accrochage avec un autre pilote
– Rupture de matériel.
– Incident irréversible.
– On ne comprend plus ce qu’il se passe. D’où cette expression « plus d’un tour, secours » qui pourrait être un peu plus longue « si c’est parti fort et que au bout d’un tour, je ne sais toujours pas quoi faire et ne comprends pas bien ce qu’il se passe, je tire le secours »
– Pour le plaisir en milieu sécurisé

2) Trouver la poignée…
Entraînez vous en lachant votre frein, et venez chercher la poignée en suivant un cheminement tactile qui vous permettra de la trouver quelque soit votre position.
La décision de faire secours se fait parfois dans des positions inhabituelles.

3) Dégrapher la poignée
Toutes les sellettes ont une ergonomie différente. Les poignées sont maintenues en place de différentes façons.
Du velcro, un logement encastré en tissus plus ou moins rigide ou parfois en néoprène, il est essentiel de bien comprendre son fonctionnement et de déterminer le geste précis qui permet le dégraphage. Attention aux velcros qui deviennent durs si restés trop longtemps en place.

4) Ouvrir le container
Le container est maintenu fermé par une ou des aiguilles en inox, alluminium ou joncs.
Son ouverture implique donc une traction dans une direction bien précise qui n’est pas toujours la même que pour dégrapher la poignée. (prenez 2 mn pour bien comprendre la gestuelle à adopter)

5) Extraire le parachute
Là encore, il y a plusieurs possibilités. La plupart des sellettes actuelles ont des systèmes « tiroir » sous les fesses. L’extraction se fait donc latéralement.
Toutefois, certaines sellettes ont le secours placé derrière avec une ouverture du container comme les pétales d’une fleur. Il conviendra de tirer vers l’arrière pour le sortir.
Chaque sellette est différente et vous devez maîtriser parfaitement ces 4 étapes.

6) Lancer, pousser, jeter, etc…
Peu importe la terminologie employée. Ce qui est important est que le parachute parte directement dans la bonne direction, c’est à dire dans le lit du vent où il pourra se déployer rapidement.
Lors d’une spirale en rotation ou autorotation, il faut viser l’extérieur… Ce qui n’est pas toujours aisé.
Regardez bien la vidéo pour comprendre la gestuelle idéale…

7) Neutraliser la voile
Dès le déploiement du parachute, il est urgent de neutraliser la voile le plus rapidement possible.
Pour cela, de nombreuses méthodes sont possibles :
– Larguer la voile. Interdit en France (imagninez la voile allant coiffer le pare-brise d’une voiture sur une route de montagne face à un bus.)
– Faire les B, C, ou D selon la voile. Cela fonctionne. Si vous êtes précis, symétrique avec la bonne amplitude sans vous tromper. 
– Faire des tours de freins. Ca marche à tous les coups, entre 7 et 10 tours de freins très rapides et ramener les mains à la poitrine. C’est ce que je préfère pour les nons avertis.

8) Atterrir
– Dans les arbres, position de sécurité pieds joints, genoux serrés très légèrement fléchis, les bras croisés avec les mains sous les aisselles (protection des artères). Ce n’est pas moi qui le dit, mais les parachutistes militaires qui ont, il me semble, suffisemment d’expérience.
– Dans un champs, debout pieds joints, genoux serrés très légèrement fléchis, mains à la poitrine coudes serrés et arriver avec toute l’énergie dont vous disposez à mettre dans la tonicité de vos jambes, comme si vous sautiez d’un mur de 2 mètres. Votre protection sous-cutale doit s’ajouter à votre tonicité.
– Dans l’eau, Chouette si c’est en SIV. Ne bougez pas et attendez le bateau. Si vous vous avez la tête sous l’eau, cherchez le côté et non devant. Si c’est en mer ou en rivière, il faut réussir à se défaire de la sellette très vite. Pas simple. A éviter…

Chacune de ces étapes pourrait faire l’objet de plusieurs pages de précisions et commentaires mais bon…
Voici cependant quelques observations :
– Prenez le parachute adapté à votre poids. Plus il sera grand, meilleur sera le taux de chute.
– Sachant que le prix est inversement proportionnel au poids mais proportionnel à la surface, les pilotes sont encouragés par ce système pervers à se mettre tout en haut de la fourchette de poids. Si votre budget est serré, favorisez la surface plutôt que le poids. 
– Les parachutes ont évolué. Les taux de chute et la stabilité ont considérablement progressé. Certains pays réforment les parachutes au bout de dix ans…
– Repliez ou faites replier votre parachute régulièrement (au moins une fois par an)
– Changez tous les élastiques à chaque pliage impérativement.
– Pas de lovage de suspentes sans élastiques. (Si les constructeurs en mettent, ce n’est pas pour la déco…)
– La longueurs sufisante pour la liaison est celle qui permet de pouvoir sortir le secours et le poser sur ses genoux sans que ca tire sur la libération du pod.
– Le simple poids du secours doit suffire à l’ouverture du pod.
(Vidéo de mauvais montage)
– Faites des éssais sur portique et maîtrisez votre matériel.
– Je vous conseille de vivre l’expérience en milieu sécurisé au moins une fois. Que ce soit sur trajectoire stabilisée ou sur incident, l’expérience sera très riche d’enseignements. L’usage de votre parachute sera ainsi démystifiée.

Hervé

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